La méthode Gestalt
“La Gestalt-thérapie est trop bonne pour n’être réservée qu’aux malades.”
Fritz Perls, fondateur de la Gestalt-thérapie
La Gestalt-thérapie constitue mon socle pour théoriser le fonctionnement psychique. Elle est l’un des principaux courants de psychothérapie pratiquée à travers le monde, qui depuis les années 50, continue d’être pensée et d’évoluer sur tous les continents. En particulier, Jean-Marie Robine a largement contribué à développer la posture de champ à l’IFGT, école qui m’a certifiée Gestalt-thérapeute.
L’objectif en Gestalt est d’accroître la conscience de soi et du monde
La visée étant de créer de nouvelles possibilités d’être-au-monde. Le Gestalt-thérapeute ne va pas forcer un changement mais créer les conditions pour que le changement émerge. En cela, chaque thérapie se veut unique et construite sur-mesure pour chaque patient et chaque situation. C’est l’ajustement du patient aux nouvelles conditions créées par le thérapeute qui sera thérapeutique. Une fois que le patient fait cette expérience de nouveauté, il peut ensuite la reproduire dans sa vie, et en reprendre les rênes.
La spécificité de la Gestalt-thérapie repose sur la théorie du champ
La spécificité de la Gestalt-thérapie se situe à deux niveaux :
- une conception du fonctionnement humain originale qui dit que nous sommes en interaction permanente avec notre environnement (théorie du champ),
- un engagement actif du thérapeute qui s’appuie sur son éprouvé subjectif.
Chaque psychothérapie repose sur une conception de l’humain et une méthode
Conception de l’être humain en Gestalt.
- S’il est dans un processus sain, l’être humain est en croissance permanente : dans une interaction constante avec l’environnement, il apprend à se connaître et à connaître le monde.
- Plus on se force à changer, plus on reste le même. Cette théorie se nomme la théorie paradoxale du changement.
- Toute expérience subjective : pensée, émotion, imaginaire, est avant tout vécue par le corps en arrière-plan.
Théorie paradoxale du changement, Gary Yontef, “Gestalt-thérapie relationnelle vol.1”.
“Plus vous essayez d’être qui vous n’êtes pas, plus vous restez le même.”
La nature du changement, Joseph Zinker, “Le thérapeute en tant qu’artiste”.
“Les gens sont en mesure de changer quand le thérapeute peut les aider à se laisser aller complètement dans ce qu’ils sont déjà. […] Le paradoxe consiste à s’autoriser pleinement une part de nous-même que nous nous interdisons. On s’ouvre à ce moment-là, naturellement, à d’autres options, d’autres possibilités.”
Méthode en Gestalt
- La Gestalt-thérapie prend en compte la totalité de la “situation” avant de différencier la personne de l’environnement
- Le patient est considéré et respecté comme un partenaire égal au thérapeute
- Le thérapeute a un rôle actif dans le processus thérapeutique : il s’appuie sur son éprouvé au service de la croissance du patient.
Comment se passe une séance en Gestalt
Les séances s’organisent autour du dialogue. Le patient amène ses difficultés. Le praticien éclaire les besoins qui émergent, émet des hypothèses à propos de ce qu’il observe dans le moment présent. La compréhension des difficultés se tisse petit à petit. Un sens apparait.
La Gestalt repose sur une posture du thérapeute ancrée dans le présent davantage que sur un ensemble de techniques. Le praticien est engagé et impliqué dans la relation. C’est une approche qui a le pouvoir de soutenir le processus en cours.
Les émotions en séance de Gestalt-thérapie
Dans le processus thérapeutique, les émotions ont une place importante. La pratique de la Gestalt soutient les émotions en cours. Elles ne sont pas des fins en soi mais des balises au long du chemin.
En conclusion : nos symptômes ont quelque chose à dire
Nous sommes tous habitués au modèle médical qui mesure un écart par rapport à la norme, et évalue ce qui est sain ou pathologique. Le modèle médical est utile mais ne peut refléter l’entièreté de l’expérience humaine.
La méthode Gestalt propose une autre psychologie : nos symptômes ont quelque chose à dire. Ils sont considérés, de manière originale, comme un ajustement qui permet de faire face à une situation difficile. Cela constitue un important changement de paradigme, qui permet d’envisager la souffrance avec soutien et absence de culpabilisation. La santé se mesure alors par des indicateurs de fluidité, de créativité et de liberté.
Sources pour rédiger cette page :
- “Les racines corporelles de l’expérience en psychothérapie”, Ruella Frank.
- “Gestalt-thérapie relationnelle”, Gary M. Yontef